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60 ans de Soubeyran

A l’occasion du 60ème anniversaire de l’acquisition par la Fédération des Œuvres Laïques de l’Ardèche du Château de Soubeyran à Saint-Barthélemy-Grozon, où elle a implanté par la suite son Institut Médico-Educatif, j’ai pu découvrir “de visu” le centre que je connaissais depuis longtemps. En effet, j’avais eu l’honneur de faire partie du jury de la thèse de médecine du Docteur Pascal Schneider sur cet établissement dont il démontrait l’importance et la qualité grâce à une étude complète non seulement de ce qui existait, des besoins, mais aussi des résultats obtenus grâce à un suivi sur plusieurs années. Situé dans un cadre magnifique, fait de bois, de prairies et de petits villages bien vivants, dans un décor de montagne apaisé, avec le bruit des cloches de quelques troupeaux. L’accueil et le contact sont immédiats, grâce à une équipe soudée, disponible, chaleureuse qui ne compte pas son temps aussi bien pour les enfants, que pour ceux qui les entourent. Tout respire la détente, le calme, la tranquillité, le silence et cette équipe y ajoute tout le côté familial qu’on peut ressentir dès l’arrivée. Comme si, en entrant on pouvait déjà déposer ses soucis ; l’accueil est dominé par la simplicité et la chaleur du contact, le tout avec le sourire. Les enfants sont regroupés par groupe de dix, dans le château parfaitement aménagé et les dépendances (deux groupes dans le château, un dans une maison attenante). Une antenne intégrative accueille huit à dix jeunes, dans la vallée, à Guilherand-Granges. Ils sont âgés de dix à vingt et un ans, garçons et filles, porteurs de handicaps plus ou moins sévères. Nous y voyons deux enfants psychotiques, deux trisomiques qui s’intègrent très bien au milieu des retards plus simples. Ces groupes apparaissent très homogènes ; les contacts y sont fructueux mais surtout on ressent beaucoup de calme, de travail, et de prises en charge réussies. Chaque groupe possède une zone définie, avec salle d’activité de jeux, leurs chambres : soit seul, soit deux ou trois selon les âges et les besoins. On sent qu’ils possèdent leur lieu, et chaque fois ce sont les jeunes qui me font visiter, me montrant en particulier leurs réalisations, leurs sorties avec les photos, ou leurs moments privilégiés où “on a dansé docteur !”. A tel point qu’on oublie les éducateurs qui sont remarquables de présence et de contacts avec eux. Ils sont chez eux. C’est le maître mot de ces groupes si familiaux et calmes. Les classes sont très claires ; la maison dans son ensemble est très colorée, très souriante avec des tons pastels très doux et beaux. Plusieurs ateliers sont sur place, dans lesquels ils vont régulièrement selon les orientations : jardinage, culture, menuiserie, peinture, confection, couture, cuisine…Nous pouvons en voir les résultats avec un cocktail succulent entièrement réalisé par les élèves et la cuisine et servi par eux. Bravo aux moniteurs ! L’un des grands, pourtant psychotique, me montre le coin qu’il a désherbé, me parle de son moniteur, comme un exemple à suivre mais aussi comme une image identificatoire, ce que je ressens au travers de bien d’autres éducateurs. Ils ont aussi de nombreuses activités de loisirs ou de sports ; la piscine dont ils parlent facilement comme une grande détente où ils vont en minibus, à tour de rôle, les sorties, les pique-niques etc… Enfin, on peut voir l’aboutissement, chez les plus grands qui vont bientôt partir et pour certains s’élancer dans le monde du travail. Ce jour-là, l’une des plus anciennes est revenue, à la fois revoir ses moniteurs et surtout leur demander conseil, peut-être plus que dans sa propre famille ; elle travaille dans un hôpital. Je terminerais cette visite si fructueuse en remerciant cette équipe et en particulier son directeur, dont le travail pour ces jeunes est d’une grande importance assurant ainsi des évolutions remarquables et parfois des sauvetages d’enfants handicapés. Régis de Villard Professeur des universités, Expert psychiatrique auprès de la Cour d’appel, Président du CAP Ecoute (Ecoute téléphonique avec numéro vert pour les jeunes de la Région Rhône-Alpes), auteur de cinq ouvrages

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